Hautes technologiesSeptember 21, 2023

Industries : comment passer du produit à l’expérience

Retour sur le webinaire « Du produit à l’expérience » de Sébastien Massart entre transition écologique et numérique, à l’heure de l’économie de l’expérience.
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Avatar Julie Saez

« On ne fabrique plus des produits mais des expériences » annonce Sébastien Massart, Directeur de la stratégie chez Dassault Systèmes, lors du webinaire « Industrie 4.0 : du produit à l’expérience » organisé par Bpifrance en partenariat avec CentraleSupélec Exed et PFI4 (Plateforme France Industrie 4.0). Retour sur cette intervention passionnante sur le monde industriel, entre transition écologique et numérique, à l’heure de l’expérience utilisateur.

Sébastien Massart, Directeur de la stratégie chez Dassault Systèmes 

Le double défi de nos sociétés : La transition écologique et la transformation numérique

Le rôle de l’entreprise dans la société, notamment depuis l’ère du capitalisme numérique et de l’économie de l’expérience, a fondamentalement évolué. L’entreprise se doit d’être au cœur d’un écosystème, lui-même inséré dans un écosystème plus large. C’est dans cette approche « glocal » que Dassault Systèmes a formalisé sa raison d’être : « imaginer des innovations durables capables d’harmoniser les produits, la nature et la vie ». Elle entreprend de fédérer ces diverses énergies pour générer un écosystème qui va contribuer à réaliser le projet de l’entreprise.

« Harmoniser les produits, la nature et la vie »

Pourtant, « l’innovation durable » n’est-il pas un oxymore ? Effectivement, « l’innovation » renvoie à un mouvement perpétuel, un cycle qui mène à une destruction créatrice, pour reprendre la théorie de Joseph Schumpeter. Tandis que le « durable » a vocation à s’inscrire dans une perspective de long terme, et dans ce cas particulier, en intégrant les contraintes écologiques et sociales à l’économie. Le monde industriel, dont la prise de conscience ne fait aucun doute, se doit de proposer des solutions à ce double défi, au travers d’innovations durables en termes de technologies, et en faisant émerger de nouveaux modes de vie.

L’expérience de la rencontre du virtuel et du réel

Lorsqu’en 1981, la mise en service du TGV eu lieu, la mobilité électrique a été totalement révolutionnée. Cette avancée technologique ne peut se limiter à la création d’un objet : un train à grande vitesse. C’est bien tout un écosystème qui s’est développé autour de cette innovation ; L’impact sur le développement des villes, l’interconnexion des territoires et même le mode de vie des français a totalement été bouleversé par le TGV. Il est alors important de conceptualiser l’innovation en tant qu’expérience plus qu’un produit.

Qu’en est-il des mondes virtuels ? En quoi sont-ils des vecteurs d’expérience ? Leur capacité à représenter un projet virtuellement étend et améliore fondamentalement son intégration au monde réel. Au temps de la personnalisation de masse, le jumeau numérique est indéniablement ce point de rencontre entre réel et virtuel. Il permet de constamment enrichir la boucle d’idéation entre le projet imaginé et la réalité.

Le jumeau numérique permet de :

  • Dynamiser la collaboration,
  • Coordonner les différentes équipes du projet,
  • Centraliser l’information,
  • Représenter le projet de manière lisible pour toutes les contreparties impliquées,
  • Et donc optimiser la prise de décisions

L’industrie peut-elle apporter des solutions à ce double défi ?

L’économie de l’expérience a bouleversé les facteurs économiques propres au XXè siècle.

En voici un bref comparatif :

Économie du XXè s. Économie de l’expérience

Ressources physiques Ressources immatérielles

Concurrence sectorielle Monopoles concurrentiels, biens communs

Production de masse Expérience du consommateur, du patient, du citoyen

Production = F (Travail, Capital, Innovation) Valeur = F (Nombres, Connaissance, Expérience)

Appliquer les mêmes logiques de l’économie du XXè siècle à l’économie de l’expérience ne fait plus sens. Prenons le cas de Google ou de Facebook. La valeur de ces plateformes pour un utilisateur est estimée à 1500$ par mois alors qu’économiquement parlant, ce service est gratuit. Le Big Data, mais surtout la production de données, renverse totalement les logiques de production du XXè siècle. À cela s’ajoutent les enjeux inhérents au Big Data, avec la patrimonialisation des données ou le droit à la vie privée. La structure des marchés en est également renversée avec l’esprit « the winner takes all ». La concentration des utilisateurs améliore drastiquement la qualité de l’expérience, comme c’est le cas pour Waze par exemple.

Le capitalisme numérique transforme les métiers dans les filières industrielles. Les rôles métiers évoluent, se reconfigurent. Il faut de fait porter une réflexion sur les compétences, et pas seulement pour la nouvelle génération à venir sur le marché du travail. Il faut accompagner le mouvement pour éviter un total décrochage et présager une crise sociale.

Crédits : Alexander Ignatov

Vers un monde « low-tech » ?

Dans ce même univers de pensées, une approche distincte est proposée par Thierry Rayna, Professeur d’innovation management à l’École Polytechnique de Paris. Il admet que la notion de « low-tech » ne devrait pas renvoyer à une volonté d’utiliser moins de technologies mais plutôt de fournir ces technologies dans des environnements plus restreints, et dès lors, en découvrir des usages certainement plus respectueux de l’environnement et à moindre coût. La technologie a trop longtemps été cantonnée à des marchés de niche, il faut désormais la démocratiser. Et ainsi mettre à profit de manière optimale l’intelligence collective, toujours dans un souci d’expérience fluide et mémorable pour l’utilisateur final.

Conclusion

L’industrie du futur est donc celle qui intègre ces enjeux sociétaux dès sa phase de conception jusqu’à l’expérience. L’industrie du futur est également celle qui comprend ces mutations et cette radicalité que nous impose la transition écologique, numérique mais aussi sociétale. L’industriel voit naturellement des opportunités quand d’autres prophétisent la fin du monde. La pensée de l’industriel pourrait donc tout à fait se résumer par cette citation :

Je suis pessimiste par l’intelligence mais optimiste par la volonté — Antonio Gramsci

… et c’est pour cela qu’à Dassault Systèmes, nous sommes convaincus que les mondes virtuels améliorent le réel dans une économie de l’expérience.

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